Un multicoptère équipé d'une nacelle de caméra est encore aujourd'hui un assemblage complexe de composants eux-mêmes complexes et qui n'ont pas encore atteint un niveau de maturité technologique qui nous permettrait de les utiliser sans se soucier de leur bon fonctionnement. Même les fournisseurs éprouvent quelquefois des difficultés à stabiliser un système pour en faire un système opérationnel et fiable. Un contrôleur de vol A2 de DJI est moins capricieux qu'un APM parce qu'il comporte plus d'automatismes du fabricant pour l'ajustement des paramètres de vol. Le problème devient alors l'inverse: quand ça ne marche pas, on ne peut pas savoir pourquoi et il n'y a très peu de paramètres qu'on peut ajuster.
Comme concepteur et fournisseur du OBSERVER-6 basé sur le APM, je dispose d'un plus grand nombre de paramètres d'ajustement mais j'ai constaté dans quelques cas que si un seul des composants essentiels au vol était défectueux, ça pouvait être long avant de le diagnostiquer. Par ailleurs, sans une seconde copie de chacun des composants suspectés, il devient difficile, sinon impossible de produire un bon diagnostic et de régler le problème.
Je vais tout de même m'essayer à te donner une liste en ordre d'importance des composants à vérifier dans ton cas:
1. magnétomètre, souvent responsable de corrections en mode assisté GPS qui, lorsqu'elles sont appliquées dans la mauvaise direction, nous donnent soit un "toilet bowling", soit un "flyaway" comme ces deux phénomènes que tu as rencontrés. Un magnétomètre peut être défectueux, mal calibré, affecté par des perturbations locales du champ magnétique (les ESC et les moteurs en sont souvent responsables) et un bon pilote devrait pouvoir voler un multicoptère sans être obligé d'y avoir recours.
2. plateforme inertielle (accéléromètres/gyroscope) défectueuse ou rendue "sourde" à cause de vibrations en provenance des moteurs ou des hélices (fixes mal balancées ou articulées qui sont trop serrées et ne se déploient pas correctement)
3. un ESC qui chauffe et se comporte mal sous la charge ou une connexion défectueuse qui ne laisse pas passer suffisamment de courant vers un moteur.
À l'évidence, ton nouveau système comportait plusieurs problèmes en simultané et il importe de les adresser un à un. Pour cette raison, dans tous les cas de nouveau système, je me fais un devoir de tester un appareil en vol durant au moins 30 minutes, dans tous ses modes de vol, avant d'y ajouter une caméra et sa nacelle, quitte à faire les ajustements nécessaires pour adapter le comportement de l'appareil au poids additionnel.
Bonne chance pour la suite.